En fouinant dans mon bazar (ludique), je suis tombé sur la boite de jeu ESCAPE. J'ai acheté le jeu il y a un bon mois de ça mais je n'avais pas encore eu l'occasion de le tester. Etant bien parti pour ne rien faire de la journée, je me suis dit que je pourrais me laisser tenter par un petit plaisir solitaire. Aussitôt pensé, aussitôt entrepris!

ESCAPE est un jeu de plateau jouable de 1 à 4 joueurs (le nombre de joueurs pourra aller jusqu'à 6 avec les futures extensions). Pour un joueur? C'est parfait, je forme actuellement avec moi-même une équipe de 1 donc ça devrait le faire.

ESCAPE a le même univers que le jeu de figurines EDEN édité par TABAN MINIATURES. EDEN est un jeu d'escarmouche avec figurines se déroulant dans un futur post-apocalyptique. Dans l’univers d'EDEN, de nombreuses factions s'affrontent. ESCAPE met en avant deux de ces factions qui sont la résistance et l'ISC. L'ISC est une faction composée de robots et d'intelligences artificielles qui ont été créés par des scientifiques avant la chute de l'humanité dans le but de protéger l'homme de lui-même. L'ISC n'a donc rien trouvé de mieux que d'asservir l'homme. Vous en conviendrez, l'ombre de la matrice plane sur l'histoire. De son côté, la résistance humaine, comment dire, bin, elle tente de résister.

Dans la boite, vous allez découvrir pas mal de matos. Tout d'abord, vous aurez à consulter 2 livrets, un pour les règles et un pour les scenarii.

La boite contient également un grand plateau de jeu pliable imprimé recto verso + 4 tuiles de jeu également imprimées recto verso. On ne manque donc pas de surface de jeu.

ESCAPE présente deux modes de jeu: le mode compétitif dit REVOLUTION et un mode coopératif, les joueurs incarnant les personnages de la résistance et affrontant l'ISC (joué par une IA grâce à des cartes).

Clairement, le jeu a été conçu pour le mode REVOLUTION (un joueur incarnant l'ISC et un autre la résistance). Je n'ai pas vu dans le livret de règles précisant si on pouvait jouer en 2 contre 2 ou 1 contre 2... mais ça devrait pouvoir se bidouiller si ça n'est pas prévu. Dans le mode REVOLUTION, les joueurs peuvent jouer les scenarii indépendamment ou en campagne (il n'est plus possible de modifier son équipe le temps de la campagne). Clairement, la campagne apporte un plus.

Seul le mode coopératif peut se jouer à un. C'est celui-ci que j'ai testé.

Livret de règles (ici les pages présentant les compétences des différents personnages)

Le livre de scenarii (sur la page de gauche, le scenario n°1 du mode coopératif que j'ai testé)

Dans le petit encart bleu de la page de gauche, il est expliqué que les joueurs ont le choix entre trois niveaux de difficulté pour le mode coopératif: planqué, libéré ou déchainé... vous vous doutez bien qu'en tant que gobelin, j'ai pris le mode déchainé! Si c'est pour jouer planqué, autant ne pas ouvrir la boite de jeu et faire une sieste sur son canapé.

Et encore heureux que j'ai choisi ce mode car le challenge n'a pas été élevé (bon j'ai aussi choisi le scénario 1 et en général ce type de scenario sert à l’initiation aux règles et n'est donc pas très compliqué).

Tout est en place pour débuter la partie.

Pour résumer le scenario, le groupe de résistants doit entrer sur le plateau par le sas 1 et doit sortir au moins 2 de ses membres par les sas 2, 3 ou 4.

A chaque tour, on commence par tirer les cartes de gestions de l'IA et un événement aléatoire avec des dés (par exemple le déclenchement d'une alarme incendie diminuant tous les mouvements de la résistance de 1 pour ce tour). Il n'y a en tout que 21 cartes IA dans le jeu. Ces cartes servent aussi bien de compte-tours qu'à définir combien (et par quel sas) entrent en jeu les figurines de l'ISC. C'est là que le mode de difficulté intervient : en mode facile, on tire 2 cartes par tour, 3 en mode moyen et 4 en mode déchainé (plus on monte dans la difficulté, moins la partie ne compte de tour pour atteindre votre objectif et plus il y a d'adversaires qui rentrent en jeu à chaque tour).

Cartes IA tirées au 1er tour: au tour de jeu ISC, rentra donc sur le plateau un jeton vert et un jeton noir au sas 2 ainsi que 2 jetons bleus au sas 3.

J'ai bien dit "jeton". Les personnages ISC ne rentrent en jeu que sous la forme de jetons qui ne sont retournés que lorsqu'ils entrent dans la ligne de vue d'un résistant (vous découvrez à ce moment-là s'il s’agit d'un héros ou d'un drone, ce principe de jeu est sympa).

Dans un tour de jeu, on active d'abord tous les personnages de la résistance puis c'est le tour de l'ISC. L'ISC est divisée en 3 équipes (noire, verte et bleue qui jouent toujours dans cet ordre). Chaque équipe ISC est dirigée par un héros et dispose d'un type de drone spécifique.

Lors d’un tour de jeu, les joueurs vont activer leurs combattants, qui pourront alors effectuer des actions comme se déplacer, combattre, pirater des portes, les ouvrir, les fermer, etc.
Chaque combattant dispose d'un nombre de points d’action dépendant des valeurs de ses caractéristiques et qu’il peut utiliser à sa guise lors de son activation.

Les tours de jeu se répètent ainsi jusqu'à la réussite ou défaite des persos de la résistance (soit par mort soit parce que les cartes IA sont épuisées avant l'atteinte de l'objectif). Pour rappel, vous n'avez que 5 tours de jeu en mode le plus difficile, les parties ne s’éternisent donc pas et c'est très bien ainsi.

Les résistants sont dans les starting-blocks pour foncer vers les sorties. En bon gobelin malin et peureux, j'ai ciblé le sas 3 qui est le plus proche. Ca va cavaler sec.

Vous pouvez noter que les figurines sont de très bonne facture.

Les cartes des persos sont bien pensées (dans la boite, un feutre effaçable est fourni pour barrer les actions effectuées durant le tour de jeu ou enlever les points de vie).

Côté ISC, voici la fine équipe gérée par l'IA qui doit empêcher l'évasion de nos résistants:

Me doutant que malgré des trognes patibulaires (mais presque), les troupes de l'ISC ne suffiraient pas pour retenir les résistants (la masse de drones ne valant pas grand chose...), j'ai préféré leur adjoindre des renforts.

Pour les aider, voici donc une unité de sturmpionieres de l'axe épaulée par le célèbre héros Markus.

Et là vous vous dites, ça y est Tarkilias a encore fondu un plomb et remet ça avec DUST TACTICS... et vous n'auriez pas totalement tord puisque mon psychiatre vient de me diagnostiquer "DUST TACTICS monomaniaque". L'essai du jeu ESCAPE fait partie de la thérapie. Je dois m'administrer des doses homéopathiques d'autres jeux pour m'en sortir.

Voici donc un petit comparatif des figurines ESCAPE/DUST:

Aaaargh, les sturmpioneres ne sont pas de taille. Markus! A l'aide!

Ah, enfin, l'honneur de l'axe est sauf par contre mon délire s'aggrave. Zut, je rechute.

Bon, essayons de se concentrer un peu sur le jeu.

Malgré le niveau de difficulté au maximum, en trois tours, le scenario était plié. Tous les personnages de la résistance étaient sortis sans prendre un seul dégât. Par contre, du côté de l'ISC, les drones ont volé dans tous les sens (ils sont un peu faiblards je trouve, à moins d'avoir mal appliqué les règles). Les résistants ont également eu de la chance car un seul héros de l'ISC est apparu sur le plateau et il n'a même pas eu le temps d'être activé.

Dès le 1er tour, les résistants avait déjà parcouru la moitié du chemin vers la sortie sans être inquiétés (on est bien dans un scénario d’initiation).

La gestion de l'IA est simpliste (trop?). Clairement, en matière de gestion de l'IA ennemie, on est nettement en deçà de ce que peut proposer un jeu comme GEARS OF WAR par exemple.

Les mécaniques de jeu sont cependant bien huilées. La partie ayant été un peu courte, je n'ai pu tester qu'une fois le piratage pour le fun (car je n'en avais pas besoin pour gagner). La partie trop courte ne m'a également pas permis de tester les diverses compétences de chaque héros qui doivent apporter beaucoup au jeu.

Alors le résultat de cet essai? Sans être la révélation ludique de 2014, ESCAPE se veut un jeu rapide et fun. C'est une bonne surprise. Bon, je ne pense pas avoir testé le meilleur mode du jeu et, qui plus est, je l'ai testé seul. Il faudra confirmer cet impression en testant le mode REVOLUTION (et notamment la campagne) qui, à mon avis, est nettement mieux réalisé. Les futures extensions permettant de monter le nombre de joueurs à 6 pourront également améliorer encore les possibilités de jeux.

Je rejouerai à ce jeu avec plaisir.

Pour finir voici une photo de la seule extension sortie à ce jour, il s'agit d'un nouveau personnage de la résistance, le PUPPET MASTER. Dans la boite, on trouve aussi une carte profil pour jouer ce personnage à EDEN.

PUPPET MASTER